Fuite de l'absolu - volume 1
En Occident, si on recule de 100 ou 200 ans, la vision du monde judéo-chrétienne avait le contrôle, sinon une grande influence, sur un grand nombre d'institutions dont l'éducation, le droit, les soins de santé, les sciences, les arts et la culture, etc.
Aujourd'hui, les choses ont bien changé. Au cours du XXe siècle, la laïcisation a marginalisé le discours religieux traditionnel en Occident. Il est manifeste pour le plus grand nombre que l'Occident est devenu séculier, sans religion. Mais si on dépasse les apparences, on découvre que le besoin de sens n'a pas cessé tourmenter le cœur de l'homme postmoderne et, même si le contexte culturel a changé, les questions ultimes restent tout aussi pertinentes au XXIe siècle qu'elles pouvaient l'être dans l'Antiquité ou au Moyen Âge. La science n'a pas éliminé la religion, mais dans le contexte actuel, participe, bon gré, mal gré, à fournir des réponses à la question du sens.
Le monde postmoderne avance très rapidement sur le plan technique… mais pour aller où ? Se peut-il d'ailleurs qu'une partie de notre obsession avec la technologie et les derniers gadgets constitue un espoir subliminal, que nous puissions trouver le salut dans une technologie de plus en plus poussée ? Dans un monde où l'on ne tolère plus la Vérité, la seule chose qui soit vraie est notre frustration de ne pas être heureux. La déconstruction et l'analyse de métarécits sont les outils préférés de nos élites postmodernes, mais si on reprend ces outils en prenant pour cible le discours postmoderne lui-même il y a lieu de penser que l'opération soit digne d'intérêt. Cet ouvrage constitue donc une analyse décapant des discours de l’heure, exposant leurs fondements. Sans doute que la critique des Lumières offert ici sera jugée indigeste voir impensable pour certains...
Pour les élites modernes ou postmodernes, l'homme est un objet parmi tant d'autres, sans statut particulier, naviguant dans le temps et l'espace, un monde où, à bien des égards, rien en soi n'a de sens ou de signification. Il importe de comprendre que sa créativité s'exerce dans un cadre particulier, c'est-à-dire celui fourni, dans une très large mesure, par la vision du monde matérialiste découlant de la théorie de l'évolution. Si l'évolutionnisme est vrai comme le proclament les Jacques Monod, Richard Dawkins, Stephen Jay Gould ou Carl Sagan, l'homme n'est effectivement rien d'autre qu'un phénomène naturel parmi tant d'autres. Il n'a aucun sens propre sinon celui qu'il se forge lui-même dans un instant éphémère. Il n'a pas de statut particulier. Il est, tout au plus, qu'une poignée de molécules bien prétentieuses. L'homme postmoderne conscient vit dans un monde désenchanté, un monde vidé de sens où les humains s'agitent, mais où aucune divinité n'intervient.
Le sociologue américain Thomas Luckmann est d’avis qu’a priori toute société possède un système idéologico-religieux, un système de sens, une vision du monde. À son avis, il y a de plus, toujours une dimension religieuse dans l’élaboration de l’identité personnelle et sociale. Si un système idéologico-religieux constitue alors l’infrastructure de toute civilisation, quelle est alors la religion de l’Occident postmoderne ?Quels sont ses institutions, ses rites, ses mythes d’origines, ses apôtres, ses fidèles, ses initiations ? Cet essai tentera d’examiner toutes ces questions embarrassantes, taboues, pour regarder le cœur de notre génération. Qu’y trouverons-nous? L'auteur s'appuie donc sur des progrès dans le champ de l'anthropologie et la sociologie des religions, mais des progrès qui sont rarement appliqués à l'Occident de manière cohérente.
En cours de route nous pourrons y croiser les personnages les plus divers tels que Albert Camus, Friedrich Nietzsche, Galilée, Jacques Derrida, U2, Charles Darwin, David Porush, Denis Diderot, Kurt Vonnegut, Katherine Hayles, Blaise Pascal, Stephen Jay Gould, Dostoïevski, Michel Foucault, Jean-Paul Sartre, Noam Chomsky, T.S. Eliot, Philip K. Dick et bien d'autres.
Table des matières
Avant-propos
Chapitre I Visions du monde
La religion réincarnée
Schizophrénie idéologique
L'Église invisible
Faire entendre sa cause
Chapitre II Vivisection du patient
Science extrême
Mirages médiatiques
Le déclin de l'empire matérialiste
De nouvelles élites religieuses
Chapitre III Le credo fantôme
Infrastructures
Les instruments du pouvoir
Comportements médiatiques
La structure des monopoles scientifiques
Des fétiches réexaminés
Chapitre IV Rites de passage
Les règles du jeu
Protocoles et nuances fatidiques
Relativité et relativisme
Prosélytisme et liberté
Sur le plan intellectuel…
Chercher une référence
Ghettos postmodernes
Chapitre V Les anthropophages
L'embarras du soi
Après soi?
The ghost in the machine
L’épreuve ultime
Gérer le cheptel humain…
Complémentarités dysfonctionnelles
L’homme biotech
Écologie de l’homo sapiens
La faim
Postface
Bibliographie
Index
Considérations techniques
À propos de l'auteur
Paul Gosselin est un chercheur autonome. Il détient une maîtrise en anthropologie sociale et il est l'auteur de Fuite de l'Absolu, volume I et Hors du ghetto. Gosselin a vécu en Nouvelle Écosse, Californie, l'île de Vancouver et réside actuellement à Québec.
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Informations techniques :
Format : 200 mm x 140 mm x 32 mm
Éditeur : SAMIZDAT
Date de parution : 01-01-2006
Nombre de pages : 492
Poids : 0 g